Les activités extrascolaires

Un tremplin pour réussir à l'école

Entre les contraintes de disponibilité ou de budget, les voix qui s’élèvent pour favoriser le jeu libre et le repos des enfants, et la pression mise sur les résultats scolaires, beaucoup de parents hésitent à inscrire leur enfant à une ou plusieurs activités extrascolaires. Pourtant, de nombreuses études démontrent le rôle considérable de ces activités (sport, arts plastiques, pratiques artistiques, etc.) pour le développement des enfants. Les activités extrascolaires favoriseraient même la réussite à l'école et protègeraient contre le décrochage scolaire. 

Les élèves impliqués dans des activités extrascolaires constatent une amélioration de leur performance à l'école pouvant aller jusqu'à 15 % en moyenne.

Bien plus qu’un moyen de divertir les enfants, de les défouler ou de développer leur créativité, les activités extrascolaires offrent un cadre où les jeunes peuvent explorer leurs passions.

Le sport, une école de vie

footLe sport représente davantage qu'une simple activité physique permettant de se dépenser. Il constitue un véritable levier pédagogique, contribuant à l'épanouissement physique, mental et social des enfants. Sur le plan physique, la pratique régulière d’un sport permet aux enfants de développer leur motricité, leur endurance, et leur coordination. Elle contribue également à instaurer des habitudes de vie saines, réduisant ainsi les risques de sédentarité et d'obésité.

D’un point de vue mental, le sport aide à forger le caractère. Les enfants y apprennent la discipline, la persévérance, la concentration et la gestion du stress, autant de qualités essentielles pour leur réussite scolaire future. Le sport favorise aussi l'esprit d'équipe, à travers des valeurs de coopération et d’entraide qui y sont très présentes. Par ailleurs, le respect des règles (consignes de sécurité, règles du jeu, règlements sportifs…) représente une composante importante des pratiques sportives individuelles comme collectives, également utile à l’école.

Enfin, sur le plan social, les activités sportives permettent aux enfants de tisser des liens avec leurs pairs, de développer un sentiment d'appartenance à un groupe, et d'améliorer leurs capacités de communication : autant de compétences sociales indispensables pour leur vie scolaire et professionnelle.

Les arts plastiques pour favoriser une construction de soi

Les arts plastiques possèdent de nombreuses vertus, et la première qui vient à l'esprit est leur capacité à éveiller la créativité et la sensibilité artistique chez les enfants. En effet, qu’il s’agisse de dessin, de peinture, de sculpture ou de travaux manuels, ces activités offrent un espace d’expression où les enfants peuvent laisser libre cours à leur imagination, tout en explorant différentes techniques et matériaux.poterie

Mais les arts plastiques vont bien au-delà de l’aspect créatif. Sur le plan cognitif, ils contribuent à améliorer la concentration et la patience, des compétences transférables dans d'autres disciplines. Par ailleurs, l'exploration des formes, des couleurs et des textures stimule également le développement sensoriel et visuel.

La pratique des arts plastiques sert aux enfants de support pour acquérir un regard critique sur le monde qui les entoure, et de ce fait, participe à leur développement intellectuel. Les œuvres réalisées sont souvent une source de fierté pour eux, ce qui tend à renforcer leur estime d’eux-mêmes. Les élèves s’adonnant aux arts plastiques accroissent aussi leur capacité à résoudre des problèmes complexes.

Musique, arts de la scène, activités scientifiques ou sociales : des leviers pour le développement cognitif

La musique est une autre discipline extrascolaire qui offre des avantages pédagogiques significatifs. Apprendre à jouer d’un instrument, chanter dans une chorale, ou simplement s’initier à la théorie musicale permettent aux enfants de développer des compétences cognitives précieuses. La musique stimule la mémoire, améliore la concentration, et augmente les capacités de raisonnement logique. Des recherches prouvent même le lien direct entre une pratique musicale, quelle qu’elle soit, et l’amélioration des résultats scolaires, notamment en mathématiques et en français.

De plus, la pratique musicale favorise la maîtrise de soi et la patience, des qualités nécessaires pour progresser dans l'apprentissage d’un instrument. La musique possède également des bienfaits sociaux, en offrant aux enfants l'opportunité de collaborer au sein d'un groupe ou d'un orchestre, ce qui favorise l’esprit d'équipe et renforce leurs compétences en communication.cours d'éveil musical

 

De nombreuses autres activités extrascolaires de nature artistique (théâtre, improvisation, photographie…), scientifique et technologique (robotique, informatique, astronomie…), ou encore sociale (bénévolat, scoutisme, jardinage communautaire…) offrent aux enfants et aux adolescents une opportunité unique d'explorer leurs passions, d’acquérir des compétences variées, et d’étoffer leur tissu social en dehors du cadre scolaire.

Qu’il s’agisse de sport, d'activités artistiques ou encore scientifiques, l’important est surtout de laisser l’enfant choisir. Il en sera plus impliqué et tirera davantage de bénéfices, tant au niveau personnel que scolaire.

Pour autant, des études montrent que les activités extrascolaires peuvent parfois avoir des effets négatifs sur la performance à l'école, notamment lorsqu'elles sont pratiquées de manière excessive. Un engagement trop important peut entraîner une surcharge de travail, laissant moins de temps pour les études et générant du stress. Cela peut nuire à la concentration et entraîner une baisse de leurs résultats scolaires, surtout si les élèves ont du mal à équilibrer leurs obligations scolaires et leurs activités.​

Lever la contrainte financière des activités extrascolaires

Malgré leurs bénéfices indéniables, de nombreuses familles hésitent à inscrire leurs enfants à une ou plusieurs activités extrascolaires du fait de la charge financière qu’elles représentent, tant au niveau des frais d'inscription que du matériel nécessaire. Pourtant, des solutions existent afin que ces activités soient accessibles à tous.

De nombreuses municipalités proposent des aides financières sous forme de subventions ou de réductions tarifaires. La CAF verse des « aides aux loisirs » en fonction du quotient familial ; les critères d’attribution et les montants des aides varient selon chaque CAF et le lieu de résidence. Les familles peuvent également se tourner vers des associations locales qui proposent parfois des activités gratuites ou à tarif réduit. Mis en place en septembre 2021 par le ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, le dispositif Pass’Sport couvre les frais d’inscriptions aux activités sportives à hauteur de 50 € pour les jeunes de 6 à 30 ans issus des familles les plus modestes.

Certaines institutions et fondations offrent des bourses pour les enfants talentueux ou motivés qui souhaitent participer à des activités artistiques (comme les bourses d’entraide des Enfants des Arts) ou sportives (à l’instar des bourses jeunes talents de Génération Avant-Garde ou des actions de la Fédération La Voix De l’Enfant). Des conservatoires de musique et des écoles d’art proposent également des bourses au mérite ou en fonction des ressources des familles.

Grâce à l’engagement des communes, la majorité des écoles intègrent désormais des activités sportives, artistiques ou musicales dans leur programme scolaire ou périscolaire. Ces activités sont souvent proposées à un coût moindre, voire gratuitement. Les familles peuvent ainsi profiter de ces opportunités pour initier leurs enfants à différentes disciplines sans avoir à supporter des coûts supplémentaires. Pour connaître les activités proposées, les parents peuvent se renseigner auprès de l’école de leur enfant dès son inscription.

L’association des maires de France, convaincue de l’importance pour les enfants de l’accès à des activités de loisirs, alerte sur le poids financier conséquent qui pèse sur les communes pour l’organisation du temps périscolaire. Pour pallier ces difficultés, peut-être les écoles pourraient s’inspirer de leurs voisins outre-Atlantique ? Au Canada, certaines écoles mènent des actions innovantes pour financer une partie de leurs activités parascolaires et extrascolaires, notamment à travers la mise en place d’ateliers créatifs et écologiques. Ces actions, comme les collectes de fonds en ligne de Rose Lafleur, offrent aux élèves la chance de s'amuser tout en apprenant les rouages de l'entrepreneuriat.

Enfin, certains clubs ou associations acceptent des échanges de services ou du bénévolat en contrepartie d'une réduction sur les frais d'inscription. Par exemple, des parents peuvent proposer leur aide pour organiser des événements comme une rencontre sportive ou un spectacle, ou encore apporter leur soutien pendant les entraînements.

Alors, si un enfant exprime le souhait de pratiquer une activité, il convient de se renseigner auprès d’une mairie, du centre social le plus proche, de la CAF, voire d’un comité d’entreprise, pour connaître les dispositifs existants.

Pour aller plus loin :

Jacquelynne S. Eccles et al., « Extracurricular Activities and Adolescent Development », Journal of social issues, 59(4),2003, p. 865-889.

Joseph L. Mahoney et al., « Promoting interpersonal competence and educational success through extracurricular activity participation », Journal of Educational Psychology, 95(2), 2003, p. 409-418.

Cécile Kindelberger et Nadine Le Floc’h, « Les activités extrascolaires, un facteur négligé de l’adaptation scolaire des enfants et des adolescents », Réussir à l’école, 2019, p. 165-182.

Julie Couronné, Camille Dupuy, François Sarfati et Jules Simha, « Le plaisir et le calcul : une analyse des activités extra-scolaires des étudiant·es », Sociologie, 13 (1), 2022.

Bonimar T. Afalla, « Blending Extracurricular Activities With Academic Performance: Pain Or Gain? », Humanities & Social Sciences Reviews, 8 (4), 2020, p. 222-229.

Toute l'actualité de l'éducation : Classements, Parcoursup, Sécurité, Uniforme ...