Dans la jungle des fournitures scolaires
Nos conseils pour alléger vos charges
Voici nos conseils pour vous aider à comprendre le phénomène des influenceurs et à vous y retrouver.
Dans la jungle des fournitures scolaires
Nos conseils pour alléger vos charges
Voici nos conseils pour vous aider à comprendre le phénomène des influenceurs et à vous y retrouver.
Dans la jungle des fournitures scolaires
Nos conseils pour alléger vos charges
D’un côté, une liste de 4 pages recto verso comprenant des cahiers avec différents types de reliures et une taille de carreaux dont vous ne soupçonniez pas l’existence. De l’autre, vos enfants qui suivent les petits influenceurs sur les réseaux sociaux et qui vous réclament les dernières marques à la mode en vous disant qu’il doit gérer son « back to school ». Et au milieu, vous, votre emploi du temps chargé et votre budget restreint ! Voici nos conseils pour vous aider à comprendre le phénomène des influenceurs et à vous y retrouver dans la jungle des fournitures scolaires.
Les enfants influenceurs
La rentrée scolaire est une manne financière qui n’échappe pas au phénomène des influenceurs. Sauf que, pour toucher au plus près leur cible de cœur, nos influenceurs s’appellent Maellia, Noé & Swan, Gabin et Lili… et ils multiplient les comptes sur tous les réseaux sociaux. Ils ont entre 10 et 14 ans et se filment dans les rayons des supermarchés, accompagnés ou non de leurs parents, pour leur désormais traditionnelle vidéo de rentrée: « Back to School », le terme anglo-saxon à la mode sur les réseaux sociaux pour Rentrée scolaire. Gabin et Lili, par exemple, frère et sœur influenceurs, ont à eux seuls 11 liens renvoyant vers leurs contenus, de TikTok à Instagram, en passant par Youtube et Amazon.
L’objectif officiel de nos influenceurs est de documenter leurs achats de rentrée, à grands renforts de marques et de liens commerciaux qui ne disent pas (toujours) leur nom. L’objectif caché ? Il s’agit de véritables publicités indirectes, qui ciblent directement les enfants en utilisant leurs codes.
Décryptage d'une vidéo
Arrêtons-nous sur les courses de rentrée de la petite Sana et de sa sœur Lila :
La cible ? Les collégiens. Le message ? Comme dans toutes ces vidéos, le message est « budget illimité ». Les deux sœurs déambulent dans les rayons, semblent acheter tout ce qui leur passe par la tête, avec des placements de marque plus ou moins subtils. Toute la vidéo se déroule dans un magasin Cultura. Nous avons cherché la mention « publicité » mais nous ne l’avons pas trouvée. Les commentaires ne laissent aucun doute : le compte est suivi par des enfants, qui s’extasient devant les courses de rentrer de leurs influenceuses. Ce type de vidéo est publié par dizaines à chaque rentrée, et se décline en plusieurs thèmes : fournitures scolaires, vêtements de rentrée… Elles renvoient aux différents comptes sur les réseaux sociaux des jeunes influenceurs YouTube, TikTok, Snapchat. Le risque est que votre enfant ne comprenne pas que ses courses de rentrée ne ressemblent pas exactement à ça… Le rêve des enfants pourrait vite ressembler à un cauchemar pour les parents !
Si votre enfant suit ce genre de comptes et vous semble influencé, voici quelques pistes pour en parler avec lui :
Sensibilisez-le à ce qu'est un influenceur
Les enfants et jeunes qui suivent ce type de comptes n’ont peut-être pas conscience qu’ils sont exposés à des campagnes marketing d’influence. Expliquer en quoi cela consiste pourra aider votre enfant à prendre du recul sur le phénomène.
La loi du 9 juin 2023 visant à renforcer l’encadrement des pratiques des influenceurs propose une définition précise : « Est influenceur toute personne qui mobilise sa notoriété auprès de son audience pour communiquer des contenus visant à faire la promotion, directement ou indirectement, de biens, de services ou d’une cause quelconque. »
Cela l’aidera à prendre du recul sur son contenu. La mention « publicité » ou « collaboration commerciale » devrait apparaître sur toute vidéo faisant la promotion directe ou indirecte d’une marque ou d’un produit. Nous l’avons cherchée sur la vidéo de Sana et Lila, mais ne l’avons pas trouvée. Leur rappeler que la réalité est parfois bien différente de l’image donnée par les réseaux et que ces vidéos ont un impact sur la vie de ces jeunes.
Pour vous aider : TikTok, influenceurs… vous n’y comprenez rien ? Face à l’influence des réseaux sociaux, vous n’êtes pas seuls ! De nombreuses initiatives existent pour accompagner les parents. Citons l’Association e-Enfance, qui nous rappelle qu’avant 15 ans, un enfant doit obtenir l’autorisation de ses parents pour s’inscrire sur les réseaux sociaux.
Ce phénomène illustre parfaitement la pression sociale qui pèse sur les familles au moment des achat de fournitures. Le Ministère de l’Éducation nationale a conscience de cette problématique et y répond en proposant des listes-modèles conçues en retenant trois priorités et destinées à guider les parents dans leurs achats.
Le ministère s’est fixé comme priorité absolue de réduire la charge financière qui pèse sur les familles à chaque rentrée scolaire. Selon une étude de juillet 2024 de Geev - site de dons d'objets entre particuliers - rapportée par la Banque des territoires, 91% des familles jugent que le budget de rentrée est trop élevé. La cinquantième édition du dossier « coût de la scolarité » réalisé par la Confédération Syndicale des Familles montre, lui, que ce coût a augmenté en 2023 de 11,3% par rapport à 2022. Les dépenses, peut-on y lire, s’élèvent en moyenne à 233 € en primaire et à 427 € au lycée, et incluent des achats qui sont d’importantes sources d’inégalités visibles (vêtements de sport, équipement numérique).
Les achats groupés. Appelées « packs de rentrée » ou « kits fournitures », les actions d’achats groupés, souvent conduites par les associations de parents d'élèves en coopération avec les chefs d’établissement et les équipes enseignantes, font baisser à la fois la facture, la charge mentale des familles et les inégalités dans les classes.
C’était un des objectifs du ministre de l’Éducation nationale à la rentrée 2023 : diviser le poids du cartable par deux ! Qui n’a jamais ressenti un pincement au cœur en voyant son petit ployer sous le poids de son cartable ? Or, il ne devrait pas excéder 10 % du poids de l’enfant de l'avis des professionnels de santé, soit en moyenne 3,4 kg pour un enfant de 11 ans.
Les solutions d’organisation : l’établissement de votre enfant ou adolescent propose peut-être des casiers ou accepte le partage de livres. Renseignez-vous ou rapprochez-vous de l’association de parents d’élèves pour émettre cette possibilité.
La durabilité est une bonne entrée pour impliquer votre enfant dans un choix responsable de fournitures. Il existe des méthodes toutes simples pour renouveler le contenu du cartable de façon durable. Sensibilisé aux questions écologiques dès son plus jeune âge, il sera certainement attentif aux solutions durables. Vous pouvez faire le lien avec les nouveaux modes de consommation, qui incitent à la durabilité.
Les solutions durables : les labels éco-responsables vous éclaireront sur la composition du matériel : toxicité, méthode de production, préservation des forêts…. Le recyclage vous évitera de racheter l’ensemble du matériel chaque année : pensez à investir dans des matériaux durables (bois, inox, plutôt que plastique), choisissez des versions rechargeables (colle, crayons…). La seconde-main peut être une solution intéressante, comme les bourses aux livres pour les manuels scolaires ou les calculatrices.
Pour conclure, le meilleur moyen de contrer les arguments consuméristes déployés par les influenceurs sur réseaux sociaux reste d’impliquer votre enfant dans une réflexion globale autour de ses fournitures.
Ressources utiles
Le décryptage par le journal Le Monde du phénomène des petits influenceurs.
Les recommandations du Ministère pour les fournitures scolaires.
Les recommandations de l’ADEME pour des achats scolaires eco-responsables.
L’alternative des fournitures scolaires seconde main d’après le site Mesinfos.