Entre le cœur et la raison

Choisir ses spécialités au lycée

Entre le cœur et la raison

Finies les classes de première littéraire, économique, scientifique.  Place désormais au socle commun et aux spécialités. L’objectif ? Une plus grande liberté dans les combinaisons de spécialités en vue de favoriser une meilleure ouverture d’esprit. La difficulté ? Garder en tête vers quelles filières d’étude on se dirige. La solution ? Entrer dans un questionnement sincère de ce que l’on aime et des moyens à mettre en œuvre pour atteindre son but après le Bac.

La démarche d’orientation commence bien avant la classe de terminale et de manière progressive avec le choix des spécialités. Idéalement, un élève devrait commencer à réfléchir à son orientation dès la fin de la classe de troisième. Chaque lycée en effet n’offre pas l’intégralité des options existantes. Certains lycées proposent des langues rares, d’autres vont disposer d’une scène de théâtre, d’ateliers pour pratiquer les arts plastiques ou de matériel audio-visuel, d’autres seront davantage tournés vers l’enseignement scientifique avec des laboratoires, et d’autres encore présenteront un équilibre entre littérature et mathématiques. Il est toujours bon d’avoir en tête la tendance d’enseignement de tel ou tel lycée pour ne pas se trouver contraint de changer d’établissement après la seconde

En seconde, ce questionnement doit se poursuivre et se préciser. Pour apprendre à mieux se connaître, il est possible d’avoir recours à des tests de personnalités sur Internet. Une fois établi les centres d’intérêt d’un élève, il est alors possible de leur faire correspondre une combinaison de trois spécialités pour la classe de première qui sera ensuite réduit à deux l’année suivante, en terminale, où l’on doit abandonner une des trois spécialités. Il est nécessaire de se renseigner sur les attentes par filière car entre les idées reçues et la réalité, les élèves peuvent avoir des surprises. C’est notamment le cas avec la psychologie, une filière dite en tension car très demandée, où les premières années d’université font la part belle aux statistiques, à la biologie, aux protocoles scientifiques, plutôt qu’à un enseignement de type sciences humaines ou philosophie. Dans ce cas, il ne faut donc pas omettre les mathématiques dans la combinaison de spécialités, et pourquoi pas même biologie-écologie.

Les conseils d’Article 1

Mathilde Sallez, directrice du programme INSPIRE pour l’association Article 1, spécialisée dans le domaine de l’orientation, donne plusieurs conseils aux élèves. Tout d’abord, tester les combinaisons de spécialités que l’on choisit pour la classe de première. L’Onisep propose la plateforme Horizon21.fr qui permet, en cliquant sur trois spécialités, de voir instantanément vers quelles filières on peut s’orienter et ainsi tester plusieurs combinaisons. On peut de la sorte obtenir à la fois des exemples d’univers de formation et d’univers de métiers, correspondant aux différentes combinaisons de spécialités. Cette représentation graphique permet en un coup d’œil de comprendre en quoi une combinaison peut correspondre à une filière. L’objectif est de mettre toutes les chances de son côté grâce à la meilleure combinaison possible de spécialités pour présenter son dossier au moment de Parcoursup. Le deuxième conseil est de consulter les fiches Parcoursup qui donnent des informations sur ce qui sera attendu au moment des candidatures et ainsi vérifier que telle ou telle spécialité est vraiment indispensable. Enfin, le troisième conseil est de s’appuyer sur la plateforme INSPIRE pour entrer en contact avec des étudiants-éclaireurs. Ces étudiants donnent de leur temps bénévolement pour échanger avec les lycéens. Ils sont à même de donner des informations précises sur les compétences et les attentes de leur filière de formation. Même si la plupart d’entre eux n’ont pas connu le système de spécialités entré en vigueur récemment dans les lycées, leurs conseils s’avèrent précieux.

Élisabeth Elkrief, directrice générale de la Fondation AlphaOmega