I.A à l'école

Dis ChatGPT, tu veux pas aller à l’école à ma place ?

Dissertations, analyses de poèmes, résolution d’exercices de mathématiques, les élèves ont été les premiers dans l’univers scolaire à se saisir de ChatGPT, générant une réaction nécessaire du corps enseignant. Pour nombre de pédagogues, ChatGPT peut être considéré comme un auxiliaire d’éducation peut-être, mais pas comme un outil d’apprentissage. 

Car l’apprentissage est un processus complexe d’essais et d’erreurs qui est impossible à réaliser quand on se contente d’obtenir du robot les résultats d’un exercice en sciences ou la production d’une synthèse d’informations. L’apprentissage prend du temps, de l’expérimentation, de la réappropriation et dépend de chacun. En revanche, l’apprentissage ne se fait pas sans outils : manuels, encyclopédies, ressources documentaires écrites, vidéos, sonores, etc.

En ce sens, ChatGPT est un outil qui agrège des connaissances qu’une interface numérique permet de saisir à tout moment. Aujourd’hui, certains enseignants font le choix de prendre la vague ChatGPT de manière constructive en travaillant avec les élèves sur ses différents usages : recherche d’informations, création de fiches de synthèse, génération de QCM pour se tester. Ces enseignants se concentrent sur la méthodologie et la bonne compréhension de ce qu’est une intelligence artificielle (IA), y compris de ses limites, à commencer par la fiabilité de ses sources. Des sources dont ChatGPT ne fait d’ailleurs pas état par défaut.

Un outil incontournable… à bien maîtriser

Il y a fort à parier que l’utilisation des IA génératives deviendra très rapidement une compétence incontournable, non seulement à l’école, mais aussi au-delà des études, dans le monde professionnel. On commence d’ailleurs déjà à parler de « Prompt engineer », ou « dresseur d’IA », comme métier d’avenir consistant à être capable de dialoguer avec ChatGPT et les autres IA pour leur faire réaliser des tâches complexes (programmation, création de supports, production de rapports, etc.). Devant cette tendance, certains enseignants ont décidé d’aller encore plus loin que les exemples égrainés ci-dessus et utilisent ChatGPT dans le cadre de leurs cours, appelant les élèves à proposer une requête sur certains sujets, et à en analyser les résultats avec un esprit critique, c’est-à-dire notamment en leur apprenant à détecter les résultats faux.

Une régulation et des améliorations prévues mais des zones d’ombre

Aux Etats-Unis et en Europe, face au dangereux problème que représentent les fausses informations, les autorités se sont d’ores et déjà saisies de la question de la régulation des intelligences artificielles afin d’imposer des contraintes éthiques et fonctionnelles à leurs entreprises conceptrices. Un moindre mal lorsque l’on sait qu’Elon Musk lui-même appelait déjà à un moratoire sur le développement des IA, invoquant des « risques majeurs pour l’humanité ». Pour arriver à leurs fins, les autorités régulatrices devront se rendre capable d’obtenir l’ouverture du code de ces IA, condition sine qua non pour en analyser le fonctionnement. Une solution complémentaire à ce travail, parmi d’autres, pourrait être la création de marqueurs signalant l’origine des contenus produits, une sorte de « Made by AI » visible ou détectable.

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