Nouvelle plateforme universitaire nationale
Mon Master centralise l’offre… et les critiques
Centraliser les demandes d’admission en première année de master et harmoniser le calendrier national : tel est l’objectif annoncé de la nouvelle plateforme Mon Master, mis en place par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Finies, les longues heures perdues à remplir des dossiers différents pour chaque formation à laquelle on souhaiterait postuler. La plateforme permettrait de faire gagner du temps aux étudiants et de leur simplifier la vie. Gérée au niveau national, elle permettrait aussi de faire correspondre l’offre et la demande en incitant les élèves à sortir de leur académie d’origine et à postuler pour des formations qui disposeraient de plus de place.
Là où chaque établissement supérieur pouvait dicter son calendrier d’admission, celui-ci se concentre maintenant autour de trois grandes phrases communes à tous :
Durant cette troisième phase, les étudiants reçoivent une réponse pour chacune de leurs candidatures : admission, refus ou liste d’attente. En cas d’admission, l’étudiant a trois choix : accepter définitivement la proposition pour libérer sa place dans les autres listes d’attente, accepter provisoirement et conserver sa place sur liste d’attente, ou refuser. Les listes d’attente sont mises à jour tous les matins : les étudiants peuvent suivre l’évolution de leur position sur le site et sont prévenus s’ils sont admis.
Mon Master serait-il l’équivalent, pour le deuxième cycle, de la plate-forme Parcoursup mise en place pour orienter les étudiants en formation post-bac et qui a beaucoup fait parler d’elle ? On irait peut-être trop vite en assimilant Parcoursup et Mon Master. Une différence principale entre les plates-formes d’admission au premier et deuxième cycles universitaires : le recours à l’algorithmique. Là où Parcoursup compte sur un algorithme pour optimiser l’affectation des étudiants, Mon Master n’en dispose pas. Elle se veut être une simple plateforme de mise en relation : les dossiers sont évalués par les équipes pédagogiques des universités qui effectuent elles-mêmes et en toute indépendance leurs choix d’admission.
Un bilan mitigé
En se présentant comme une simple interface de mise en relation, Mon Master serait-elle moins inquiétante pour les étudiants que Parcoursup ? Rien n’est moins sûr : dès la phase du dépôt de candidatures, de nombreux bugs sont signalés. Certains "coûtent" aux étudiants une candidature, d’autres font état de refus d’admission là où le jury avait retenu le dossier. Mais au-delà de ces ratés ponctuels, la plateforme échoue à remplir une de ses promesses, celle de faire gagner du temps aux étudiants. Ils se voient contraints de remplir les mêmes informations plusieurs fois, pour chaque formation à laquelle ils postulent. Du côté des équipes académiques, celles-ci doivent maintenant examiner des dossiers d’admission bien plus nombreux.
Que se passe-t-il pour les élèves qui à l’issue des trois phases, n’obtiennent aucune proposition d’admission ? Ils peuvent hiérarchiser leurs listes d’attentes en attendant qu’une place se libère. Les étudiants qui n’ont obtenu que des refus peuvent saisir le rectorat via la plateforme, ou passer par les voies parallèles d’admission, en traitant directement avec les universités. C’est à cette voie traditionnelle que finissent par recourir les déçus de Mon Master. D’autant plus qu’un certain nombre de facultés disposaient encore de places vacantes à la mi-juillet. C’était le cas au sein des Universités de Bourgogne ou de Poitiers, par exemple. Un phénomène qui met en évidence le problème principal de la session 2023 de Mon Master : l’absence d’une phase complémentaire qui aurait permis de remplir les dernières places de Master en offrant de nouvelles opportunités de candidater aux étudiants mécontents.
Malgré les insatisfactions, les chiffres sont encourageants : 10.000 étudiants de plus que l’an dernier qui ont décroché une place en master 1 pour la rentrée 2023 et le nombre de réclamations au rectorat est en baisse.
Le calendrier de Mon Master pour la rentrée 2023, à titre indicatif
Le 1er février la plateforme ouvre et les étudiants peuvent consulter les différentes offres universitaires.
Du 22 mars au 18 avril les étudiants peuvent déposer leur candidature.
Du 24 avril au 16 juin les établissements examinent les différentes candidatures.
Du 23 juin au 21 juillet les étudiants reçoivent leurs propositions et peuvent ou non les accepter.
Chiffres clés :
- 3 500 formations et 8 000 parcours de master sont proposés par les établissements d’enseignement supérieur sur la plate-forme.
- Chaque candidat peut déposer 15 candidatures en Master et 15 autres candidatures en formation continue. Les candidatures ne sont pas hiérarchisées.
- 156 010 candidats ont reçu au moins une admission en Master 1 sur 209 207 candidats ayant validé au moins un vœu sur la plate-forme et 171 414 candidats éligibles.
Pour aller plus loin :