Quand apprendre
est un problème…

On les appelle les "Dys"

Quand apprendre est un problème

Un enfant par classe, en moyenne, serait sujet à au moins un trouble de l’apprentissage. Diagnostic rapide et accompagnement professionnalisé sont nécessaires pour réduire les risques d’illettrisme et de décrochage scolaire. 

Difficulté à identifier des mots, à comprendre ce qu’ils veulent dire, à les orthographier correctement, difficulté à comprendre le sens des nombres, à intégrer un raisonnement mathématique…autant de signes qui peuvent témoigner d’un trouble de l’apprentissage chez l’enfant. Environ 4 % de la population scolaire seraient touchés par au moins un de ces troubles, plus connus sous leur appellation de "dys" : dyslexie, dysorthographie, dyscalculie ou encore dysphasie (trouble du langage) et dyspraxie (trouble de la coordination des gestes). Dans 40 % des cas, plusieurs troubles se cumulent chez un même individu. Quelques signes précurseurs dès le début de leur scolarité permettent de détecter les enfants concernés, comme par exemple, l’incapacité à retenir les jours de la semaine, la confusion entre le nom et le son des lettres ou l’incompréhension des concepts de quantité ("plus" ou "moins"). Ces troubles sont liés à des "désordres" neurologiques aux origines encore peu connues. S’ils ne sont pas considérés comme des déficiences intellectuelles ou sensorielles, ils peuvent néanmoins devenir de réels handicaps au cours de la scolarité.

Une prise en charge coûteuse car personnalisée...

Il n’existe pas de recette standardisée pour prendre en charge les enfants diagnostiqués. Les troubles sont généralement durables. Seul un accompagnement adapté et dans la durée permet aux élèves d'acquérir les enseignements scolaires. Orthophonistes, orthoptistes, ergothérapeutes, psychomotriciens, psychologues sont les professionnels qui peuvent intervenir durant le parcours de l’enfant. Les médecins de l’Education nationale peuvent également préconiser aux professeurs l’utilisation de certaines techniques comme la lecture à voix haute des consignes d’un exercice, la photocopie des cours dispensés ainsi que l’octroi de temps supplémentaire lors des examens.

Une étude menée conjointement par les Universités Caen Normandie, Paris Descartes et le Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations a identifié en 2019 que les troubles spécifiques de l’apprentissage s’accompagnaient d’une inefficience de la "mémoire de travail". Cette mémoire est l’outil qui permet le traitement de l’information en temps réel nécessaire à l’accomplissement d’une tâche. Dès lors, l’une des clés pourrait être d’aider les enfants à développer leurs compétences métacognitives, c’est-à-dire l’organisation des connaissances, l’analyse des erreurs, le développement des procédures grâce à des outils pédagogiques de "remédiation cognitive". Une perspective encourageante pour les familles confrontées à ces difficultés, pour autant qu'on dispose de moyens et de ressources humaines suffisants.