Quartiers prioritaires
Des opportunités pour l'éducation et l’insertion
Le Comité interministériel de la ville qui s’est tenu à Grigny, lieu symbolique des quartiers prioritaires, a été l’occasion pour le Premier ministre d’annoncer, entre autres, les volet éducation et insertion professionnelle de la politique de la Ville pour réduire les inégalités sur les territoires. A la clé, un budget global de 3,3 milliards d’euros, et le renforcement de dispositifs déjà amorcés l’année précédente, appelés à prendre de l’ampleur : 200 cités éducatives, 200 cités de l’emploi d’ici 2022, reconduction des vacances apprenantes et des Quartiers d’été, redynamisation des Cordées de la réussite… La Fondation AlphaOmega a souhaité avoir la réaction des associations qu’elle soutient et qui sont parties prenantes de ces dispositifs sur les perspectives et les opportunités qu’elles y voient pour le développement de leur action.
Pour Coup de Pouce : Les Cités éducatives facilitent le financement de nouveaux clubs par les municipalités
Nicole Notat, présidente de Coup de Pouce : « Nos clubs Coup de Pouce sont en place dans nombre d’écoles situées sur les territoires des cités éducatives : nous estimons approcher les 150 établissements. A ce titre, en 2020, nous sommes fiers d’avoir obtenu le label "Partenaire des Cités éducatives". Dans certaines villes, des clubs nouveaux ont justement pu ouvrir à la rentrée 2020 grâce à ces nouveaux financements disponibles : si les Cités éducatives ont représenté jusqu'ici une opportunité d'aide aux financements des clubs par les villes, la labellisation en 2021 de 46 nouvelles cités, et l’objectif de 200 cités d’ici 2022 devrait faciliter l’ouverture de davantage de clubs et ainsi intervenir contre l’échec scolaire précoce dès les classes de grande maternelle. »
Pour l’Afev : Un projet territorial associant l’Education nationale, les collectivités locales et les associations
Christophe Paris, directeur général de l’Afev estime que sur le volet éducation des annonces du Premier ministre : « Nous retenons, la dynamique impulsée aux Cités éducatives, dans lesquelles l’Afev est particulièrement investie. Ce dispositif connaît un retour très positif au niveau des territoires où la première vague a été déployée, et va faire l’objet d’une montée en charge, avec 46 cités supplémentaires et 200 cités éducatives à horizon 2022. La dynamique des cités éducatives est particulièrement intéressante car elles se construisent autour d'une logique de projet territorial dans un écosystème partenarial associant Éducation nationale/collectivités locales/associations. »
Pour Énergie Jeunes : Les cités éducatives permettent d’engager une dynamique vertueuse d'échanges et de co-construction au niveau local, mais il est indispensable de mettre en place un conventionnement et un financement au niveau central pour les grandes associations nationales.
Philippe Korda, président d’Énergie Jeunes : « Énergie Jeunes qui forme chaque année, sur le temps scolaire, plus de 110 000 collégiens à « aimer apprendre », contribue activement au dispositif des cités éducatives. Plus d'une cité éducative sur trois a bénéficié des actions d’Énergie Jeunes l'an dernier, dans 43 collèges et au profit de plus de 11 000 élèves. Les cités éducatives permettent d’engager une dynamique vertueuse d'échanges et de co-construction au niveau local. Cependant, avec plus de 200 cités éducatives d’ici 2022, le développement de notre action est mis en péril par la difficulté à obtenir des financements pour participer au dispositif. Pour aller plus loin, il est indispensable de mettre en place un conventionnement et un financement au niveau central pour les associations d'envergure nationale comme Énergie Jeunes.
Pour Entreprendre pour Apprendre : Plus que le budget, il faudra des dispositifs plus lisibles et une meilleure cartographie des associations sur lesquelles les villes pourront s’appuyer
Adeline Mongrué, directrice générale d’Entreprendre pour Apprendre : « Le tout premier élément à saluer dans la démarche de ce plan pour l’égalité des chances est son aspect interministériel, condition sine qua non du succès des mesures à destination de la jeunesse en France. La création de nouvelles cités éducatives, la reconduction des vacances apprenantes et des quartiers d’été… Les associations régionales Entreprendre pour Apprendre, en lien avec les acteurs publics de leurs territoires ont contribué à ces dispositifs, via le programme pédagogique de la Mini-Entreprise. Au-delà des budgets, le succès et le déploiement massif de ces actions reposent sur :
la lisibilité des dispositifs pour tous les acteurs de l’écosystème,
la cartographie des acteurs existants sur lesquels les villes peuvent s’appuyer pour atteindre cette ambitieuse mission.
Enfin, et particulièrement dans les périodes complexes que nous traversons, les dispositifs doivent être simples, agiles, et pouvoir se mettre en œuvre rapidement, tant sur la partie pilotage que sur la partie financement, avec une systématisation de la mesure de l’impact.
Les actions que nous menons actuellement pour proposer une alternative au stage de troisième à tous les jeunes, sont un parfait exemple de la difficulté du déploiement à grande échelle du dispositif malgré une volonté sans faille des enseignants et des partenaires publics et privés dans les territoires. »
Pour Article 1 : Prête à s’intégrer dans les programmes des cités éducatives
Benjamin Blavier et Boris Walbaum, coprésidents d'Article 1 saluent l'élargissement du nombre de cités éducatives : « Article 1 avait d’ailleurs déjà commencé à travailler avec une partie d'entre elles dans plusieurs régions, même si jusqu'ici ce programme était plutôt axé sur les élèves de la maternelle jusqu’au collège. L’association se tient néanmoins prête pour s'intégrer dans les programmes d'actions des autres cités éducatives, en particulière si ceux-ci intègrent des volets orientation et insertion. » Article 1 précise qu’elle est également en lien avec le dispositif « 1 jeune, 1 solution » pour lequel elle propose sa plateforme en ligne Jobready.fr de reconnaissance et de valorisation des softskills. Cette plateforme, ouverte à tous, s’accompagne du déploiement d'ateliers sur le territoire via notamment les missions locales. JobReady constitue un atout supplémentaire pour aider à l'insertion professionnelle des jeunes des quartiers.
Pour le réseau E2C France : Nous serons attentifs aux actions de formation, de requalification et d’insertion prévues par le programme gouvernemental
Le réseau E2C France : « Lors de ce comité interministériel de la Ville, très attendu par le monde associatif, le Premier ministre a annoncé un plan en faveur des quartiers prioritaires pour l’égalité des chances. Ce plan consacré à la sécurité, l’éducation, le logement comporte également un volet insertion auquel le réseau E2C est particulièrement attentif. Deux actions principales sont prévues : la Garantie Jeunes avec un doublement des effectifs en 2021 et des actions de formation, de requalification et d’insertion à déployer avec les acteurs concernés. C’est sur ce dernier point que les Ecoles de la deuxième chance pourraient s’intégrer dans le programme gouvernemental. »
Pour Ecolhuma : Un parcours enjeu raccrochage adapté aux attentes des enseignants en éducation prioritaire dans le cadre des cités éducatives
Florence Rizzo, co-fondatrice et co-directrice d'Ecolhuma : « Nous proposons sur la plateforme EtreProf, un "parcours enjeu raccrochage" destiné aux enseignants de l'éducation prioritaire et de lycées professionnels. Actuellement, certaines cités éducatives sont déjà associées à ce programme. Ce partenariat a d’ailleurs démarré récemment. Dans le cadre de l’extension de la labellisation de nouvelles cités éducatives, nous offrirons naturellement aux enseignants des établissements des cités éducatives la possibilité d’accéder à ce parcours.