PIRLS Evaluation du niveau de lecture
Un léger mieux... encore un effort
Malgré une légère progression du niveau de lecture, la France reste en fond de classement en Europe, à la 16e place sur 19 pays...
PIRLS Evaluation du niveau de lecture
Un léger mieux... encore un effort
Malgré une légère progression du niveau de lecture, la France reste en fond de classement en Europe, à la 16e place sur 19 pays...
PIRLS Évaluation du niveau de lecture
Un léger mieux…. Encore un effort
Malgré une légère progression du niveau de lecture, la France reste en fond de classement en Europe, à la 16e place sur 19 pays... Cela tient aussi à une moindre performance de la part des autres pays, la nouvelle n’est donc qu’à moitié bonne.
Le PIRLS mesure la fluence (fluidité) en lecture et la compréhension du texte lu. Cette évaluation internationale avait eu lieu précédemment en 2016 puis en 2021. Entre les deux dates, la pandémie et la fermeture des écoles dans de nombreux pays ont eu des effets néfastes sur le niveau des élèves, sauf en France, dont la progression indique que la politique de maintien des écoles ouvertes a permis de préserver le niveau, voire de le stabiliser. Bonne nouvelle, mauvaise nouvelle ? Difficile d’en tirer des conclusions définitives.
En revanche, l’évaluation fait apparaître des résultats intéressants qu’il convient d’analyser :
Les filles (passant de 515 à 521 points) ont nettement mieux réussi que les garçons (stagnant à 507 points) Cet écart corrobore une tendance des évaluations qui est que les filles dès le primaire s’affirment davantage dans le champ de la lecture et du langage. Les garçons tendent par la suite à avoir de meilleures notes en sciences à partir du collège. En revanche, l’écart est plus marqué que dans les autres pays d’Europe. Les écarts de genres se manifestent très tôt les filles montrant très vite une maîtrise supérieure à celle des garçons. Il faut remarquer que l'amélioration récente ne se manifeste pas de la même manière chez les garçons, creusant ainsi l'écart entre les deux groupes.
Entre 2016 et 2021, le score moyen des écoles en quartiers favorisés accuse une légère baisse de 526 à 523 points, tandis que celui des écoles en quartiers défavorisés décroche nettement de 490 à 466 points. Or ce sont justement, les enfants issus de milieux modestes qui ont été le plus pénalisés en France par le Covid et ses confinements. Le dédoublement des classes mis en place pour les soutenir ne semble pas avoir fonctionné.
L’évaluation PIRLS met clairement en lumière le fait que si les prérequis sont solidement établis, le doublement des heures d'enseignement se révèle très bénéfique. Ce n'est pas le cas quand les prérequis sont plus fragiles.
Enfin, il apparaît que les enseignants français mettent davantage l’accent sur l’apprentissage de la lecture que sur le décodage et la compréhension critique des textes que leurs homologues européens. Ce point faible semble avoir été identifié. Les réformes à venir mettront l’accent sur la compréhension.
Il faudra encore attendre cinq ans pour voir si les mesures mises en place par le gouvernement depuis 2016 sont les bonnes. D’ici là, en tant que fondation d’éducation, nous ne pouvons que rappeler que l’école ne peut pas tout et que le concours d’associations comme Coup de Pouce, à grande échelle est plus que jamais nécessaire pour corriger ces lacunes en lecture.
Elisabeth Elkrief, directrice générale de la Fondation AlphaOmega