Refus de l’Echec Scolaire.

Des associations mal connues 

Cette semaine, la lutte contre le décrochage scolaire était à l’honneur avec la 14e Journée du Refus de l’Echec Scolaire. Pour les associations qui sont tous les jours sur le terrain auprès des jeunes, c’est un moment de débat et de réflexion sur les solutions apportées; l’occasion de réunir toutes les forces vives autour de cette cause majeure, d’établir des bilans chiffrés et de mettre en lumière les initiatives les plus ambitieuses. C’est aussi l’opportunité de réaffirmer bien fort la nécessité d'une alliance éducative entre les professeurs, les familles et les associations autour de l’enfant. Mais pour que tous ces discours ne restent pas lettre morte, nous devons nous demander comment rendre cette alliance plus effective.

 

Dans les faits, beaucoup d’enseignants n’ont pas connaissance des solutions que les grandes associations éducatives peuvent apporter aux élèves en difficulté. Bien des enseignants restent seuls face à leur classe. Sur eux, pèsent des attentes énormes : considérer chaque élève individuellement pour son potentiel tout en visant une progression collective, faire preuve de bienveillance, être agiles sur le plan pédagogique en faisant preuve d’innovation, et cela sans avoir de prise sur tout ce qui se passe en dehors de la salle de cours, … La liste des injonctions contradictoires est longue et celle des solutions correspondantes mériterait d’être plus largement portée à leur connaissance.   

Mais les lignes sont en train de bouger. La pandémie a eu quelques effets positifs notables : les relations entre parents et professeurs se sont intensifiées au moment du premier confinement. Le rôle des associations s'est également retrouvé mis en lumière à ce moment-là. Et surtout, enfants et parents se sont rendus compte de tout ce que l’école apporte d'incontournable : un cadre, un collectif, une vie scolaire et extra-scolaire.  

En tant que fondation de venture philanthropy, nous avons la conviction que la clé de la massification de l’action des associations passe aussi par notre capacité à créer des passerelles. Établir des passerelles c'est le quotidien de la fondation : entre le monde associatif et l’entreprise, entre le monde de la finance et l’action sociale, entre les experts métiers et les acteurs sociaux. Mais nous commençons à entrevoir qu’il faut aller plus loin pour associer toutes les parties prenantes. Aujourd’hui, grâce au partenariat avec le Réseau Canopé, des passerelles entre le monde de l’éducation et les solutions associatives se font jour. Et demain ? Pourquoi ne pas développer de nouvelles passerelles entre les pouvoirs publics et les associations éducatives pour intervenir au niveau des territoires en proposant des solutions d’accompagnement à chaque moment charnière de risque de décrochage du parcours scolaire de l'élève ?

Ce n’est qu'en décloisonnant ces univers aux richesses complémentaires et en conjuguant nos forces que nous pouvons espérer faire reculer les inégalités scolaires et un jour éradiquer ce fléau qu’est le décrochage.

Élisabeth Elkrief, Directrice générale de la Fondation AlphaOmega

 

 

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