Evaluer pour progresser

La nécessaire mais difficile évaluation des acquis…

"Savoir que l'on sait ce que l'on sait et savoir que l'on ne sait pas ce que l'on ne sait pas, voilà la véritable intelligence" disait Confucius. Oui, mais comment s’y prendre pour évaluer les connaissances des élèves ?

Evaluer des acquis, c’est mesurer les connaissances et compétences d’un élève au regard des programmes scolaires. Cette évaluation permet de fournir aux enseignants des repères sur l’efficacité de leurs pratiques pédagogiques. Elle permet aussi aux élèves de se situer sur le long chemin de l’apprentissage. Il existe également des dispositifs d’évaluation mis en place au niveau international qui ont pour but de comparer les performances de notre système éducatif à celui d’autres pays grâce à des indicateurs communs. C’est le cas par exemple de TIMSS, créé par l’IEA, qui regroupe une cinquantaine de pays qui s’intéresse à l’enseignement des sciences naturelles et des mathématiques aux niveaux CM1 et 4e.    

Du singulier et du collectif…

Pour répondre à l’ensemble de ces objectifs, il existe deux grands types d’évaluation Les évaluations diagnostiques sont à l’usage des enseignants et s'intéressent aux  individus. Elles visent à cerner les difficultés de chaque élève pour mieux l'accompagner en adaptant les techniques d’apprentissage. Les évaluations-bilans sont des outils de pilotage de l’ensemble du système éducatif. Elles visent les populations d’élèves considérées comme échantillons représentatifs. En France, c’est la Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) qui en assure la réalisation. La DEPP a par exemple constaté une légère hausse de la maîtrise du français chez les élèves en fin de primaire entre 2015 et 2021. Mais elle a pu également constater que cette hausse masquait une augmentation de l’écart entre élèves d’établissements du réseau d’éducation prioritaire (REP) et élèves hors REP. "Les différences de niveaux restent très marquées par l’origine sociale des élèves" . L’évaluation est donc ici un outil essentiel pour mesurer les inégalités scolaires. Evaluations diagnostiques et évaluations-bilans interviennent au CP, CE1, CM1 et en début de 6e et 4e.       

Un système imparfait…

Le concept d’évaluation des acquis ne fait cependant pas l’unanimité. Certains professionnels estiment que ces dispositifs favorisent la compétition entre les établissements avec pour conséquences pour les élèves, une forte pression et un goût restreint pour l’apprentissage. Ainsi, à Hong Kong, un sondage réalisé en 2017 révélait que 70% des personnes interrogées étaient favorables à la suppression du système d’évaluation des acquis afin que les écoles aient plus de temps pour se concentrer sur l’enseignement plutôt que sur un entraînement intensif avec pour seul but de faire obtenir la meilleure note possible à leurs élèves.

Parmi les autres critiques adressées à l’évaluation, le choix forcément arbitraire de ce que l’on mesure. L’association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public pointe la différence entre le système français qui privilégie l’accès à l’abstraction et le système finlandais qui favorise les applications au réel. Il n’existe pas de consensus scientifique pour préférer l’un ou l’autre. Pourtant, le programme PISA créé par l’OCDE pour mesurer les performances des systèmes éducatifs dans le monde développé avantage le prisme finlandais. De quoi remettre en question la 23e position de la France en mathématiques lors du dernier classement.

Acronymes :

  • IAE : International Association for the Evaluation of Educational Achievement (60 pays)

  • TIMSS : Trends In Mathematics and Science Study (créé en 1995, 72 pays participants)

  • OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques (34 pays membres)

  • PISA : Programme for International Student Assessment (créé en 1997, 79 pays)

 

Chiffres clés :

  • 20 % des élèves en France ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux à la fin de l’école primaire.

  • 8 % des 18-24 ans n’ont pas plus que le brevet des collèges comme diplôme.

 

Pour aller plus loin :

 

Un pas de côté :

Le rapport du jury présidé par Etienne Klein de la Conférence nationale sur l'évaluation des élèves qui préconisait en 2015 la suppression des notes chiffrées jusqu’en 6ème.