Petite histoire de la Laïcité

Qu’est-ce que la laïcité ? Le mot semble sur toutes les lèvres dans le débat contemporain. Socle de notre démocratie, ses définitions et ses applications génèrent pourtant des controverses. La laïcité fait-elle encore consensus 

Si l’on revient à ses racines historiques au XVIIIe siècle, le concept de laïcité visait à émanciper la société et les individus du pouvoir de l’église catholique. En France, l’idée gagne du terrain tout au long du XIXe siècle et finit par triompher : d’abord dans les années 1880, avec les lois sur l’école laïcisant l’enseignement, puis en 1905, avec la grande loi de séparation de l’Église et de l’État. 

S’il faut attendre la Constitution de 1958, pour que la République française devienne "indivisible et laïque", c’est avec la loi de 1905 que sont, pour la première fois, établis les principes et le fonctionnement de la "laïcité à la française".

Cette conception de la laïcité va beaucoup plus loin que la simple tolérance religieuse. Elle ne se contente pas de garantir la diversité religieuse ou de veiller à la concorde civile.  Elle instaure un rapport de neutralité entre la puissance publique et l’ensemble des, communautés religieuses,  une séparation nette entre le politique et le religieux. 

Concrètement, le principe de laïcité s’articule autour des trois valeurs fondamentales de la république française, Liberté, Égalité et Fraternité. 

La laïcité c’est d’abord la liberté de conscience, le droit pour chacun de former ses opinions et croyances sans pression de la part de l’État, de la société ou des instances religieuses. C’est ensuite, l’égalité de droit de toutes les croyances et de toutes les incroyances : aucun groupe, individu, dogme ne doit être favorisé ou discriminé en raison de ses opinions religieuses. 

C’est enfin la fraternité des citoyens devant un État religieusement neutre: c’est ce qui s’est d’abord traduit par la séparation de l’Église et de l’État et se manifeste aujourd’hui par l’absence d’ingérence publique dans le financement ou la gestion des cultes.